jeudi 5 avril 2012

Piccola preghiera - Petite prière

Caro polpaccio destro…


io e te spesso non andiamo d’accordo. Quasi due anni fa ti comprai il primo paio di boosters e per un po’ le cose andarono bene, tu e tuo fratello accettaste di seguirmi anche sui sentieri più impervi senza lamentarvi. Lo scorso luglio però mi capitò di rovinarmi la caviglia sinistra… e tu, fedelmente, fosti la mia salvezza, la garanzia del mio equilibrio. Per lunghi mesi hai dovuto lavorare di più del tuo fratello sinistro, sempre intimorito sulla sua base articolare dolorante e vacillante. Ad ogni massaggio lo sentivo più distintamente, quanto ti eri impegnato di più, quanto avevi sofferto di più, in silenzio, senza nemmeno farmelo notare durante lo sforzo.

Ti sei stancato. Ti capisco.

Prima della mezza di Verona ho sentito i tuoi primi gemiti, intermittenti. Durante la gara però sei stato un guerriero perfetto. Prima della mezza del Lago Maggiore ti ho sentito di nuovo, forse un po’ più insistente ma sempre discreto. Anche quella volta in gara hai stretto le tue fibre e mi hai seguita, anzi preceduta alla grande. Non era prevista la Stramilano ma quando l’ho aggiunta sul mio calendario non ti sei lamentato, mi era quasi sembrato che fosse stata la gara della riconciliazione tra me e te. Sembravi tranquillo, pacificato.

Poi la settimana scorsa ti ho sentito più teso. Sabato scorso dovevo correre 32km, l’ultimo grosso sforzo preparativo per la maratona, e temevo un po’ la tua reazione. E’ andata bene, io, te e il tuo fratello abbiamo fatto un bel giro tutti insieme. Domenica hai riposato bene, credevo che fosse tutto a posto ormai.

Ieri mattina ho capito che non era così. Che se ti chiedevo “cosa c’è che non va?” e tu mi rispondevi “niente” ma con questo tono duro che non ti conoscevo, allora tutto a posto non era. Quello che era il tuo gemito discreto stamattina è diventato un lamento profondo. Stai soffrendo, e io tra 17 giorni ti imporrò 42 km. Puoi odiarmi, ne hai il diritto a questo punto.
Però manca così poco… oggi ti chiederò solo 8 km… domani 21… poi riposiamo qualche giorno e iniziamo lo scarico.

Ti prego, non andare in crisi adesso. [-o<[-o<[-o<

*****

Cher mollet droit...

toi et moi ne sommes pas souvent d'accord. Il y a presque deux ans je t'achetai la première paire de boosters et pendant un certain temps tout se passa bien, toi et ton frère gauche avez accepté de me suivre sur les sentiers les plus raides sans vous plaindre. Mais en juillet dernier j'ai eu la mauvaise idée de me bousiller la cheville gauche... e toi, fidèlement, tu fus mon sauveur, la garantie de mon équilibre. Pendant de longs mois tu as dû travailler plus que ton frère gauche, toujours apeuré sur sa base articulaire endolorie et vacillante. A chaque massage je me rendais compte plus clairement du travail que tu avais dû fournir en sus, de combien tu en souffrais, en silence, sans même me le faire remarquer durant l'effort.

Tu t'es lassé. Je te comprends.

Avant le semi de Vérone j'ai senti tes premiers gémissements, intermittents. Mais pendant la course tu t'es révélé un parfait soldat. Avant le semi du Lac Majeur je t'ai senti à nouveau, peut-être un peu plus insistant mais toujours discret. Cette fois aussi pendant la course tu as serré les fibres et tu m'a suivie, ou plutôt précédée de belle manière. La Stramilano n'était pas prévue mais quand je l'ai ajoutée à mon calendrier tu ne t'es pas plaint, j'ai presque cru que cela avait été la course de la réconciliation entre toi et moi. Tu me semblais tranquille, apaisé.

Et puis la semaine dernière je t'ai senti plus tendu. Samedi dernier je devais courir 32km, dernier gros effort de préparation pour le marathon, et je craignais un peu ta réaction. Tout s'est bien passé, toi, ton frère et moi avons fait un joli tour tous ensemble. Dimanche tu as pu bien te reposer, je pensais que désormais tout était réglé.

Hier matin j'ai compris qu'il n'en était rien. Si quand je te demande "qu'est-ce qui ne va pas?" tu me réponds "rien" avec ce ton dur que je ne te connaissais pas, alors tout n'est pas réglé. Ce qui n'était qu'un gémissement discret ce matin est devenu une lamentation profonde. Tu souffres, et moi dans 17 jours je t'imposerai 42 km. Tu peux me détester, je pense que tu en as le droit dans ces circonstances.

Mais nous sommes si près du but... aujourd'hui je te demanderai seulement de courir 8 km... demain 21... ensuite nous nous reposerons quelques jours et entamerons une période d'entraînement plus douce.

Je t'en prie, ne me lâche pas maintenant. [-o<[-o<[-o<

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